Groupe Urticaire de la Société Française de Dermatologie (GUS)
Mot de la présidente
Le Groupe Urticaire de la Société Française de Dermatologie (GUS) a été crée en octobre 2010 à l’initiative de dermatologues libéraux, hospitaliers et hospitalo-universitaires intéressés par cette maladie. Il est ouvert à tout médecin intéressé par la prise en charge des urticaires surtout chroniques spontanées et/ou inductibles et il est en effet multidisciplinaire actuellement. L'objectif du groupe est de proposer et de promouvoir des études cliniques et/ou thérapeutiques, d'aider à leur valorisation, mais aussi de produire des contenus d'information à l'attention des médecins et des patients concernant les urticaires et les traitements disponibles. Notre groupe est en étroite collaboration avec des centres internationaux d'expertise travaillant sur l'urticaire. Nos membres sont régulièrement invités à participer aux mises à jour des recommandations internationales sur l'urticaire chronique. Vous êtes les bienvenus pour enrichir le partage d'expérience et le développement de nouveaux projets!
Aurélie DU THANH, Présidente du GUS et les membres du bureau
Bureau du Groupe Urticaire de la Société Française de Dermatologie
Présidente : Aurélie Du Thanh
Vice-Présidente : Angèle Soria
Secrétaire : Frédéric Augey
Secrétaire adjointe : Florence Tétart
Trésorier : Antoine Badaoui
Webmaster : Frédéric Dezoteux
Pourquoi un groupe « urticaire » au sein de la Société française de dermatologie ?
L’urticaire a toujours été considérée comme une maladie mystérieuse et difficile, et les patients porteurs de cette affection sont des malades exigeants. Leur qualité de vie est, il est vrai, grandement perturbée, davantage même que dans la dermatite atopique ou le psoriasis. Cependant, les progrès réalisés ces dernières années permettent d’appréhender l’urticaire beaucoup plus simplement.
Après une période confuse de bilans paracliniques exhaustifs dans le but de rechercher une cause curable et notamment allergique, la prise en charge de l’urticaire chronique (UC) s’apparente de plus en plus à celle des autres maladies inflammatoires cutanées. L’origine de l’urticaire comme celle du psoriasis et de la dermatite atopique est multifactorielle :
- des facteurs génétiques constituent le « terrain » de la maladie. Une association significative avec le groupe HLA DR4 a par exemple été rapportée dans les UC auto-immunes, souvent en lien avec des anticorps anti-récepteurs de forte affinité pour les IgE (FcεRI). Un long chemin restant encore à parcourir avant d’identifier tous les gènes favorisant l’UC ;
- des facteurs immunologiques et inflammatoires, modulés par l’existence d’une atopie ou d’une autoimmunité sous-jacentes, sont trouvés plus fréquemment chez les patients présentant une UC que dans la population générale ;
- des facteurs environnementaux (traumatismes, stress physique ou psychologique, médicaments, infections, aliments) sont principalement responsables des poussées.
L’UC serait de manière schématique le témoin d’une « fagilité » des mastocytes, état de préactivation favorisé par certains terrains (génétiques ou immunologiques), ces mastocytes pouvant ensuite être activés de fac¸on complète par des facteurs non immunologiques « environnementaux » (stress physique ou psychologique, médicaments, infections, aliments). Le dermographisme, dont les mécanismes restent encore à déterminer, en est une illustration quasi-expérimentale. L’UC ne peut donc être assimilée à une maladie allergique, le rôle exclusif des IgE spécifiques étant l’exception. Les récentes controverses autour du rôle d’Helicobacter pylori ou de Toxocara canis dans la genèse des lésions d’UC (succédant à celles suscitées pendant plusieurs décennies par les streptocoques, levures et divers parasites intestinaux) montrent cependant à quel point l’approche monofactorielle de l’UC a encore de nombreux adeptes. Les classifications cliniques et étiologiques extrêmement complexes de l’UC, telles qu’on peut encore les lire dans la plupart des traités de dermatologie, contribuent probablement à cet état de fait.
En France, la conférence de consensus de 2003 a pourtant déjà permis une homogénéisation et une simplification des pratiques. En 2006 puis 2009, ont été publiées des recommandations européennes qui vont dans le même sens.
Si les dermatologues ont bien suivi les évolutions conceptuelles récentes sur l’urticaire, il n’en est pas de même de l’ensemble des praticiens. La mauvaise compréhension de la maladie aboutit souvent à une prise en charge inadaptée, parfois dangereuse. Certains patients « bénéficient » encore de bilans très larges, souvent redondants et inutilement onéreux, malgré des données d’interrogatoire d’emblée rassurantes. Les diagnostics erronés de vasculite urticarienne ou d’urticaire systémique sont fréquents, notamment en présence de signes généraux qui ne sont pourtant pas rares dans l’UC commune, cela pouvant conduire à des traitements inadaptés.
Malgré de nombreux points de convergence avec les recommandations européennes (inutilité d’un bilan extensif systématique, primauté de l’interrogatoire, nécessité d’un score d’activité de la maladie simple, utilisation privilégiée des anti-H1 de deuxième génération) il persiste quelques points de divergence. La distinction entre urticaire « spontanée » et physique paraît ainsi bien artificielle, l’importance accordée aux urticaires auto-immunes un peu excessive, l’auto-immunité n’étant probablement qu’un élément parmi d’autres de pré-activation des mastocytes. De même, la nécessaire distinction entre le terrain de la maladie (qui en est la véritable cause) et les facteurs responsables des poussées mériterait d’être mieux expliquée.
Mais c’est surtout sur l’utilisation des corticoïdes à la phase initiale ou lors des exacerbations de la maladie, en cas d’insuffisance des anti-H1 (dans environ 10 % des cas) que réside la divergence la plus importante. La corticothérapie générale ne paraît pas souhaitable car susceptible d’accroître à moyen terme la durée et la sévérité de la maladie et donc de susciter des escalades thérapeutiques, même si l’étude récente d’Asero et al. Oriente au premier abord vers une conclusion inverse. Près de la moitié des patients de cette étude avaient en effet une rémission durable après une première cure de dix jours de prednisone, à posologie progressivement décroissante. Environ 20 autres pour cent ne bénéficiaient cependant que d’une rémission temporaire et étaient donc potentiellement à risque de corticodépendance, risque d’autant plus grand dans notre pays que les malades disposent souvent d’un « reliquat » de comprimés et donc d’une possibilité d’automédication.
L’amélioration de la prise en charge de l’UC nécessite de multiples actions : éducation thérapeutique des patients (qui consultent pour leur « allergie »), information simple et homogène des médecins, simplification de la classification, mise en place d’études multicentriques destinées à évaluer en particulier de nouvelles stratégies thérapeutiques dans les UC résistantes aux anti-H1 (posologies au-delà de l’AMM notamment), participation française active à l’élaboration des recommandations européennes ... Devant l’ampleur des défis à relever, la création d’un groupe thématique « Urticaire » au sein de la Société française de dermatologie nous est apparue indispensable. Ce groupe, ouvert à tous les médecins intéressés par l’urticaire, a vu le jour en septembre 2010.
Le chantier est immense mais nul doute que le groupe urticaire de la SFD (GUS) contribuera à rendre la prise en charge de l’UC plus simple dans la prochaine décennie. La majorité des médecins, et notamment des dermatologues, pourra ainsi se réapproprier cette affection au lourd impact social et psychologique, pour le plus grand bénéfice des patients.
Documents
- FICHE INFORMATION PATIENT Vrai/Faux questions réponses sur l'urticaire chronique
- PUBLICATION du GUS: Corticothérapie générale et urticaire : un serpent de mer. Janvier 2008.
- PUBLICATION du GUS: Prise en charge des urticaires rebelles aux traitements. Décembre 2011.
- PUBLICATION du GUS: Urticaire chronique: Actualités physiopathologiques et retentissement sur la prise en charge. Décembre 2014.
- BIBILOGUS juillet 2015
- BIBLIOGUS aout 2015
- Lettre du GUS et réponse à la revue Prescrire Janvier-février 2016
- BIBLIOGUS mars 2016
- BIBLIOGUS AVRIL 2016
- JOURNEE URTICAIRE 2017
- BIBLIOGUS Décembre 2016 - Mars 2017
- BIBLIOGUS AVRIL 2017 - DECEMBRE 2017
- BIBLIOGUS JANVIER-MARS 2018
- BIBLIOGUS AVRIL-JUILLET 2018
- BIBLIOGUS JUILLET-SEPTEMBRE 2018
- BIBLIOGUS OCTOBRE-DECEMBRE 2018
- BIBLIOGUS JANVIER SEPTEMBRE 2019
- FICHE INFO PATIENTS OMALIZUMAB
- Nouvelle fiche info patient : « Mieux comprendre l'urticaire chronique »
- BIBLIOGUS OCTOBRE DECEMBRE 2019
- BIBLIOGUS JANVIER AVRIL 2020
- BIBLIOGUS AVRIL JUILLET 2020
- BIBLIOGUS JUILLET DECEMBRE 2020
- BIBLIOGUS JANVIER A AVRIL 2021
- Fiche d’information aux patients atteints d’urticaire chronique sur l’infection et la vaccination COVID-19 (SARS-Cov-2)
- FICHE DE PRESENTATION DE DOSSIERS URTICAIRE AU GUS
- BIBLIOGUS - Mai à Octobre 2021
- BIBLIOGUS Août 2022
- BiblioGUS mai 2023
- BiblioGUS Janvier 2024
- BiblioGUS 1er trimestre 2024 Dr Bernier
Journée de formation du Groupe Urticaire de la Société Française de Dermatologie
Le GUS organise le 22/06/23 après midi en présentiel (MDD) ou distanciel une formation gratuite sur la prise en charge de l'urticaire avec plusieurs niveaux de formation.
L'inscription est obligatoire car le nombre de places est limité en présentiel.
GRATUIT inscription obligatoire : gus.journeedeformation@gmail.com
Format Hybride : Maison de la Dermatologie (nombre de places limité) Distanciel en direct
#GusChallenge 1ère édition
Félicitations aux heureux vainqueurs du dernier #GusChallenge le 3/10/2023 !
- Clément PRUVOT Lille
- Louise JAULENT Lyon
- Victoria WOLFF GOLDNADEL Paris
Nous vous donnons rendez-vous le 8 octobre 2024 à 13h la 2ème édition.